TRAITEMENT PAR ONDES DE CHOC DE LA TENDINITE DU COUDE

Le coude est l’une des principales localisations des tendinopathies (anciennement tendinites) chez le sportif. Les sports les plus pourvoyeurs de tendinopathies sont : le golf, le tennis, le squash, le badminton, le tennis de table, le vélo, la moto, les sports de lancer (javelot, poids, disque, marteau), le handball, et les sports avec des prises fortes (judo, escalade, la musculation et le fitness). On parle de tendinopathie latérale ou d’épicondylite externe pour l’atteinte des muscles extenseurs du poignet et des doigts, et on parle de tendinopathie médiale ou épicondylite interne pour les muscles fléchisseurs du poignet et des doigts.

Les termes utilisés pour décrire ces pathologies diffèrent selon les médecins : tendinite externe, épicondylalgie, épicondylite, tennis elbow, golf elbow mais signifient toutes une atteinte du tissu tendineux autour du coude.

L’épicondylalgie médiale et latérale

Le diagnostic est clinique avec la présence de la triade douloureuse : douleur à la contraction, douleur à la palpation du coude, douleur à l’étirement des muscles extenseurs. Les douleur est mécanique et se réveille lors des efforts sportifs ou au cours de la journée de travail avec la multiplication des gestes sur la souris de l’ordinateur, le port de sacoche, le téléphone.

Les examens complémentaires:

  • la radiographie simple : elle est indispensable. Elle est souvent normale mais permet de montrer les irrégularités de l’épicondyle latéral. On peut voir des enthésopathies ou des enthésophytes.
  • l’échographie : elle permet d’explorer le tendon commun des muscles extenseurs. L’aspect des fibres de collagène des tendons sont bien visibles et permettent un diagnostic différentiel précis sur la localisation de l’atteinte (Profondeur ou superficie? Tendinose localisée ou diffuse? Fissure tendineuse ou rupture tendineuse? Présence de calcifications ou non?) L’échographie est l’examen de référence pour le diagnostic lésionnel précis d’une tendinopathie diagnostiquée cliniquement. Le couplage au Doppler permet d’affirmer le caractère symptomatique de la lésion car il existe de nombreux patients avec des signes échographiques mais qui sont totalement asymptomatiques.
  • l’IRM : son intérêt réside dans le fait qu’elle montre des lésions non visibles en échographie comme des lésions de l’os spongieux sous cortical du capitellum ou de la tête radiale, ce qui traduit l’existence de lésions intra articulaires associées.

La tendinopathie du tendon distal du biceps brachial :

Le diagnostic clinique est confirmé par l’échographie et l’IRM qui montre un remaniement des fibres du tendon, un épaississement du calibre du tendon, un épanchement péri tendineux, une fissure, éventuellement une tendinose voire une rupture incomplète ou complète liée à un effort brutal sur une tendinopathie préexistante.

La tendinopathie du triceps brachial :

L’échographie ou l’IRM montre des lésions anatomiques proches de l’insertion sur l’os du tendon avec la présence d’entésopathies, de calcifications, et d’augmentation du volume du tendon.

Le traitement des tendinopathies du coude repose sur le traitement médical associant le repos relatif, des anti-inflammatoires non stéroïdiens, des antalgiques de palier 1. S’ils sont prescrits alors il faut une posologie assez élevée pour obtenir un effet thérapeutique pendant 15 jours.

Les infiltrations locales d’anti inflammatoires sont éventuellement proposées pour atténuer une réaction inflammatoire forte.

Traitements de la tendinite du coude

Ce traitement consiste à infiltrer des facteurs de croissance sur le lieu de la lésion anatomique afin de favoriser sa cicatrisation. Ce traitement concerne les tendinopathies rebelles au traitement bien conduit par l’équipe soignante et le malade lui même.

Les indications prioritaires sont les tendinopathies d’insertion : épicondylite latérale et médiale.

La kinésithérapie et la rééducation sont fondamentales. Les objectifs poursuivis sont les suivants:

  • contribution à la lutte contre la douleur
  • étirement progressif des chaînes musculo-tendineuses du membre supérieur
  • renforcement musculaire progressif en excentrique et en position d’étirement proche du geste sportif, pour permettre un remaniement des fibres de collagène du tendon commun et permettre un contrôle des gestes brutaux lors du sport

Les moyens thérapeutiques utilisés sont:

  • physiothérapie : électrothérapie antalgique, ultrasons pulsés, laser, cryothérapie, ondes de choc radiales et ondes de choc focales
  • massage de l’ensemble du membre supérieur en insistant sur les muscles de l’avant bras afin d’améliorer la vascularisation des muscles et des tendons
  • MTP : Massage Transverse Profond
  • étirements des muscles contracturés
  • renforcement musculaire contre résistance manuelle en excentrique dans la position d’étirement de la chaîne ouverte à la chaîne fermée = protocole de Stanish
  • correction des gestes pourvoyeurs de tendinopathies, ergonomie du poste de travail
  • correction des erreurs liées au matériel sportif (exemples: cordage trop tendu au tennis, raquette trop lourde en tête, prise très ouverte en coup droit facilitant le lift et donc entraînant un surmenage mécanique local; correction des prises sur les machines de musculation)
  • apprentissage d’auto-exercices d’étirements et de renforcement musculaire à réaliser pendant 1 mois et demi quotidiennement.