COMMENT TRAITER UNE CAPSULITE RÉTRACTILE ?

Le syndrome douloureux régional complexe de type 1 est une pathologie fréquente après un traumatisme accidentel, chirurgical ou psychique. Il se caractérise par 2 phases: une phase chaude inflammatoire, très douloureuse et une phase froide où la raideur articulaire domine le tableau clinique.

Nous insistons sur l’importance du traitement par le masseur-kinésithérapeute: lutte contre la raideur articulaire, lutte contre la douleur, traitement pour muscler, traitement et rééducation fonctionnelle de l’épaule, du genou, de la hanche, du poignet/main et de la cheville/pied.

Définition de la capsulite

La capsulite ou le syndrome régional complexe de type 1 est une arthropathie qui associe un syndrôme douloureux particulier, des troubles vasomoteurs et trophiques locorégionaux touchant à la fois les structures articulaires, osseuses et les parties molles musculaires.
L’hyperexcitabilité du système nerveux végétatif sympathique entraîne des troubles microcirculatoires, notamment la fermeture du sphincter précapillaire local qui entraîne alors une hypertension veineuse responsable de phénomènes inflammatoires locaux.
On retrouve une stase veineuse et une déminéralisation qui évolue spontanément entre 6 et 25 mois

La localisation la plus fréquente au membre supérieur est l’épaule et la main, parfois associées, on parle alors de syndrome épaule-main.
Au membre inférieur c’est le genou et la cheville/pied qui sont les plus touchés.

La maladie évolue en 3 phases :

  • phase de début : période chaude (elle dure de quelques semaines à quelques mois). On retrouve les signes cliniques suivants:peau rouge et luisante,  hyperesthésie (augmenter des sensations cutanées et exacerbation de la douleur), chaleur locale causée par l’inflammation, augmentation de la transpiration locale, oedème douloureux, douleurs intenses et permanentes et qui augmentent à la mobilisation et la nuit, impotence fonctionnelle importante voire totale dans le cas d’épaule gelée.
  • phase d’état : période froide (elle peut durer jusqu’à 2 ans). On retrouve les signes cliniques suivants: oedème diminué, hypothermie locale, douleurs vives à la mobilisation sans précaution, peau fine, sèche, et froide, aspect scléreux, ongles striés et cassants. On peut retrouver à la radiographie une ostéoporose pommelée.
  • phase de séquelle : atrophie de la peau, des muscles et des os, raideurs articulaires et pertes fonctionnelles, ankylose (rétraction de l’aponévrose, des tendons, des capsules), douleurs à la fatigue, aux changements de temps et de saison.

Bilan et diagnostic par le masseur-kinésithérapeute

Le diagnostic kinésithérapique consiste à établir la cause de la perte de mobilité. Dans le cas de la capsulite de l’épaule, il s’agit des adhérences de la capsule articulaire causées par le processus inflammatoire. Ces adhérences perturbent fortement le rythme scapulo-huméral physiologique et entraînent une limitation très importante des amplitudes articulaires. De plus la douleur exacerbée incite le patient à moins bouger, ceci entraîne aussi une limitation des mouvements par la peur d’avoir mal. Cette limitation des mouvements de l’épaule entraîne une désafférenciation de l’épaule et de l’ensemble des tissus péri-articulaires. Le traitement consistera à lutter contre la douleur et à étirer la capsule articulaire et enfin à rétablir un rythme scapulo-huméral physiologique.

Rééducation

STADE 1

Objectifs :

  • diminuer la douleur
  • éviter le passage au stade 2

Techniques de kinésithérapie et de physiothérapie :

  • Ultrasons sur chaînes ganglionnaires (sympathico stimulantes),
  • froid, cryothérapie
  • rassurer le patient. les patients sont très inquiets malgré les paroles rassurantes du kinésithérapeute
  • DLM Drainage lymphatique manuel
  • mobilisation dans l’eau
  • massages décontracturants
  • Técar thérapie antalgique et anti-inflammatoire

STADE 2

Objectifs :

  • éviter l’enraidissement articulaire
  • renforcement musculaire et récupération totale des amplitudes

Techniques de kinésithérapie et de physiothérapie :

  • Ultrasons pour défibroser et décoller les adhérences de la capsule articulaire
  • hydrothérapie tiède,
  • parafango,
  • électrothérapie antalgique TENS et électrostimulation musculaire
  • massages en respectant la règle de la non-douleur
  • bains écossais alternant froid et chaud, en commencant et terminant par le froid.
  • mobilisations passives spécifiques pour étirer la capsule articulaire
  • exercices de renforcement musculaire doux et progressifs sans douleurs

STADE 3

Objectifs :

  • éviter une mobilisation sous anesthésie générale
  • musculation de l’épaule

Techniques de kinésithérapie et de physiothérapie :

  • massages, bain écossais
  • remise en charge progressive, pas simulé
  • exercice physique pour renforcer les muscles et améliorer la densité minérale osseuse du squelette