APONÉVROSITE PLANTAIRE : DÉFINITION, SYMPTÔMES, DIAGNOSTIC, TRAITEMENTS

L’aponévrosite plantaire est une affection mécanique de l’aponévrose plantaire qui est le tissu de soutien du pied au sol. Elle est aussi connue sous le nom de fasciite plantaire. A l’occasion de sollicitations excessives (sports, jardinage, course à pied, marche longue) ou de troubles posturaux (pied plat valgus, pied valgus, ou un pied creux), l’aponévrose peut s’enflammer et déclencher des douleurs. Les symptômes ressentis sont une douleur sous le talon, irradiant sur toute la surface de la plante du pied, déclenchée à l’appui, et obligeant souvent le sujet à stopper son activité.

Le diagnostic repose sur l’examen clinique et le traitement par onde de choc donne d’excellents résultats.

La définition de l’Aponévrosite plantaire

L’aponévrosite plantaire (ou fasciite plantaire) est une inflammation de l’aponévrose plantaire qui soutient le pied pour éviter son effondrement en dedans. On retrouve le plus souvent cette pathologie sur un pied plat valgus.

L’aponévrose est une lame fibreuse avec une très faible élasticité ce qui lui confère une résistance faible aux stimulations inhabituelles. Elle s’insère sur l’os calcanéus à la face inférieure, sur la tubérosité postérieure.

Les symptômes de l’aponévrosite

  • une douleur sous le talon, souvent interne, irradiant vers l’avant pied et ressentie sous le pied sur la voûte plantaire
  • le mode d’apparition est souvent progressif suite à une course à pied ou une marche longue
  • parfois le début est brutal avec le déchirement partiel de l’aponévrose, le sujet ressent alors une violente douleur sous la voûte plantaire
  • le sujet est obligé de stopper son activité sportive
  • la marche est perturbée par la douleur et la simple pose du pied au sol peut réveiller la douleur
  • au réveil, la douleur est beaucoup plus intense et elle diminue au bout d’une dizaine de minutes
  • la douleur est majorée par la flexion dorsale des articulations métatarso phalangiennes
  • la douleur est réveillée par la palpation de l’aponévrose

On différencie l’aponévrosite d’insertion (= enthésopathie) qui donne des douleurs du talon (talalgies); l’aponévrosite corporéale qui donne des douleurs plantaires (=plantalgies); l’aponévrosite distale à l’insertion sur les métatarsiens (=plantalgies distales).

Le diagnostic de l’Aponévrosite plantaire

Le diagnostic repose sur l’examen clinique et l’imagerie.
L’interrogatoire met en évidence une hypersollicitation et une surcharge mécanique inhabituelle.
L’imagerie se révèle indispensable pour localiser précisément le niveau de l’aponévrosite et exclure une atteinte extra-aponévrose.
Devant toute talalgie il faudra des radiographies du pied de face et de profil qui mettra en évidence une lésion de l’épine calcanéenne avec éventuellement une érosion du bord calcanéen. La radiographie permet d’éliminer une fracture de fatigue et un processus évolutif osseux. Les radios sont très proches quelque soit l’atteinte et il sera indispensable de confronter les images et la clinique.
L’échographie est l’examen de 1ère intention non invasif et peu coûteux, indiquée pour explorer l’aponévrose. Elle met en évidence un oedème des tissus mous sous plantaire.

L’IRM est indiqué en cas de négativité de l’échographie ou en cas de doute et met en évidence une lésion de l’aponévrose plantaire et permet de différencier d’une atteinte extra aponévrotique. Elle met en évidence un épaississement de l’aponévrose et un remaniement de la berge osseuse. L’IRM sert de bilan préopératoire.
Une talalgie (douleur du talon) chez un homme jeune doit systématiquement orienter vers la recherche d’une pathologie inflammatoire avec un IRM précoce avant la radiologie standard car les signes radios sont en retard.

Les diagnostics différentiels sont :

  • enthésopathie rhumatismale rencontrée dans : la spondylarthrite ankylosante périphérique (SPA), le syndrome de Fessinger Leroy Reiter, le rhumatisme psoriasique
  • pathologie tumorale (avec la fibromatose plantaire, synovialosarcome)
  • bursite calcanéenne
  • syndrome du canal tarsien
  • syndrome de Baxter chez le sportif (= syndrome canalaire de la 1ère branche du nerf plantaire latéral), (15% des talalgies rebelles)
  • thrombose des veines plantaires (=phlébite)

Facteur étiologiques

  • sportifs : coureurs à pieds, randonneurs, c’est la pathologie du basketteur ou de la basketteuse (autres sportifs à impulsions aussi comme le volley-ball, le hand-ball, le football)
  • dégénérescence : femme de + de 40 ans, vieillissement, sujet âgé marcheur, sujet qui se met au sport
  • troubles posturaux : pied plat valgus, pied creux
  • surpoids / obésité
  • diabète
  • qualité du chaussage chez les personnes âgées, qualité des chaussures chez le coureur

Les traitements des Aponévrosites plantaires

  • Traitement médical conservateur avec arrêt sportif, orthèses plantaires, repos, mise en décharge partielle en cas de douleurs importantes, AINS, antalgiques et kinésithérapie. Les infiltrations sont controversées et réservées aux formes rebelles et/ou très douloureuses.
  • Le traitement chirurgical reste exceptionnel
  • Traitement kiné:
    • massage de l’ensemble du système suro-achilléo-plantaire
    • massage kiné de la voûte plantaire en insistant sur l’aponévrose pour lutter contre les adhérences, les contractures musculaires et les rétractions fibreuses
    • physiothérapie antalgiques et anti-inflammatoires: ultrasons et électrothérapie antalgique TENS, cryothérapie (=froid)
    • étirements de l’ensemble du système postérieur des orteils jusqu’à la hanche
    • étirements excentriques du triceps sural (protocole de Stanish) et des ischios-jambiers (muscles postérieurs de la cuisse)
    • des ondes de choc radiales sur l’insertion de l’aponévrose plantaire sur le calcanéus à raison de 4 000 impacts à 2,2 bar et 10 Hz
    • ondes de choc radiales le long de l’aponévrose plantaire avec les mêmes paramètres

En l’absence de traitement l’évolution se fait vers la rupture partielle ou totale avec une dégénérescence de l’aponévrose. Le risque de rupture est cependant faible: seulement 4% des tendinites du tendon d’Achille évolue vers la rupture.