TENDINITES, TENDINOPATHIES, RUPTURES DU TENDON
SYMPTÔMES, DIAGNOSTICS, TRAITEMENTS

Les articulations sont stabilisées par des ensembles musculo-tendineux soumis à de fortes contraintes qui occasionnent la survenue de pathologies du tendon. Différentes parties du tendon peuvent être atteintes: corps du tendon, la zone d’insertion du tendon sur l’os (l’enthèse), la zone d’insertion du muscle sur le tendon (le jonction myo-tendineuse), la gaine synoviale, les poulies de réflexion, et les bourses séreuses facilitant le glissement du tendon contre l’os.

Le diagnostic se fait sur la clinique et les symptômes : la triade douloureuse (douleur à la palpation, à l’étirement, à la contraction). Les traitements utilisés sont fonctionnels et médicamenteux assortis de conseils d’hygiène de vie et sportive.

Diagnostic d’une tendinopathie

Il repose sur les données de l’interrogatoire et l’examen clinique. On retrouve classiquement la triade douloureuse: douleur à l’étirement, douleur à la contraction, douleur à la palpation.

L’interrogatoire doit mettre en évidence les caractéristiques de la douleur:

  • mode d’apparition: progressif la plupart du temps, parfois brutal en fonction des activités
  • ancienneté des douleurs: elles peuvent être récentes ou au contraire durer depuis plusieurs mois
  • l’horaire, le rythme et l’intensité des douleurs: elles orientent la gravité d’atteinte du tendon
  • retentissement fonctionnel: dans les activités quotidiennes et les activités sportives
  • l’évolution des douleurs et de la gêne fonctionnelle: dans la grande majorité des cas la gêne est modérée au début puis de plus en plus invalidante. Elles augmentent en intensité et en durée et peuvent aboutir à une douleur permanente
  • influence du repos et des traitements: les facteurs calmants et aggravants orientent le diagnostic. Dans la grande majorité des cas la douleur est calmée par le repos. Puis si la douleur persiste, le repos devient de moins en moins efficace et les traitements médicamenteux deviennent inefficaces.
  • la recherche de facteurs favorisants et de causes étiologiques: recherche d’un foyer infectieux ORL ou la bouche, un apport hydrique insuffisant, une alimentation déséquilibrée. Ces éléments sont d’un intérêt très relatif mais ne sont pas dénués d’intérêt.

Les facteurs favorisants

  • facteurs techniques comme les technopathies sportives: mauvais chaussage, mouvements répétitifs mal conduits, erreurs d’entraînement, modifications récentes. Il faut rechercher les modifications en quantité ou en qualité ou en spécificité.

Examen clinique

  • Palpation: elle doit être minutieuse sur l’ensemble du trajet du tendon depuis l’insertion des fibres charnues musculaires jusqu’à l’enthèse et l’insertion sur l’os. Il faudra surtout rechercher un nodule sur le corps du tendon qui témoigne d’un épaississement du tendon. On peut retrouver des crépitations et des crissements en palpant le tendon. On retrouvera aussi une chaleur locale.
  • Etirement passif: il est souvent douloureux
  • Contraction contre résistance manuelle: c’est le signe clinique fondamental qui oriente le diagnostic

Tableau clinique de tendinite mécanique

  • La douleur est d’horaire mécanique, calmée par le repos, réveillée par l’effort
  • Progressivement l’horaire des douleurs devient mixte et la douleur est présente la nuit, accentuée par l’effort et le repos ne calme que partiellement la douleur. la douleur réveille le patient lors des changements de position s’accompagnant d’un dérouillage matinal.
  • La douleur s’installe progressivement en cas de micro-traumatismes répétés
  • Le siège de la douleur peut être facilement décrit
  • Au membre inférieur la douleur peut être de survenue brutale lors de la réception d’un saut ou d’un départ de sprint par exemple
  • Triade symptomatique: douleur à l’étirement passif, douleur à la palpation, douleur à la contraction contre résistance
  • La mobilisation passive et active de l’articulation peut être modifiée par la tendinopathie
  • On pourra retrouver des nodules sur le corps du tendon

Tableau clinique de tendinite inflammatoire

  • L’horaire des douleurs permet d’affirmer l’origine inflammatoire des douleurs.
  • La douleur est permanente s’accompagnant de réveils nocturnes en deuxième partie de nuit.
  • Le patient décrit un dérouillage matinal prolongé.
  • L’examen clinique met en évidence la triade douloureuse décrite plus haut, mais le retentissement fonctionnel est plus important que dans le cas d’une tendinopathie mécanique.
  • On retrouvera les signes généraux du processus inflammatoire: rougeur, chaleur, tuméfaction.
  • On retrouve parfois une sensation de crépitation semblable à des pas dans la neige.
  • La douleur est reproduite par la palpation, la mise en tension passive du tendon. En revanche la contraction contre résistance peut être indolore.
  • L’examen clinique recherche aussi des signes généraux (d’autres localisations, fièvre,etc) et la porte d’entrée infectieuse.

Thérapeutiques

  • Repos: utile dans les syndromes de surmenage / malmenage local. Il est difficile à faire respecter par le patient et souvent insuffisant.
  • Traitement médicamenteux: il repose sur les antalgiques et éventuellement des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) avec un dose suffisamment élevée pour avoir un réel impact thérapeutique.
  • Infiltrations locales: elles visent à réduire la réaction inflammatoire et les réactions douloureuses. Le repos est nécessaire pendant 10 à 15 jours après l’infiltration.
  • Traitement par injection de concentré plaquettaire: ce traitement concerne les tendinopathies rebelles au traitement médical et rééducatif bien conduit. Le procédé consiste en une injection de plasma du patient enrichi des plaquettes pour favoriser la cicatrisation tendineuse.
  • Rééducation: le traitement classique consiste en des massages, massages transverses profonds, ultrasons, électrothérapie antalgique, étirement excentrique selon la technique de Stanish, cryothérapie, et ondes de choc radiales. Une revue de la littérature récente (2015) montre l’effet positif des ondes de choc radiales versus toutes les autres options thérapeutiques (plasma enrichi en plaquettes, infiltrations).
  • Les ondes de choc radiales ne provoquent que très peu de douleurs cr nous adaptons l’intensité à votre ressenti. En cas de douleur on utilisera alors les ondes de choc focales qui sont beaucoup mieux supportées mais qui ont l’inconvénient d’être plus chères.
  • Traitement chirurgical: peignage tendineux, réparation des ruptures partielles.

Prévention et hygiène de vie sportive

  • Echauffement 20 minutes
  • Utilisation d’un matériel de bonne qualité (chaussures adaptées au type d’effort, semelles de podologue, raquettes adaptées, clubs de golf, etc)
  • Travail technique sportif indispensable même à un bon niveau de pratique
  • Récupération active avec un effort modéré (petite course) et des étirements doux

Comment soigner une tendinite rotulienne ?

 

La tendinite se définit par une inflammation du tendon. Elle est responsable de 25% des consultations médicales en France. Tour d’horizon des définitions, des symptomes, des causes, et des traitements utilisés en kinésithérapie.

 

RAPPELS SUR LES ANTI-INFLAMMATOIRES:

 

L’inflammation est un mécanisme naturel de défense de l’organisme. Elle appartient à l’immunité innée. La réaction inflammatoire permet:

  • de limiter la propagation des agents toxiques dans les tissus de l’organisme
  • elle limite l’agression et prépare la réparation des tissus lésés
  • elle aide à se protéger des agressions extérieures
 

LES SIGNES CLINIQUES DE L’INFLAMMATION SONT:

 
  • la chaleur locale
  • la rougeur
  • la douleur
  • l’oedème (la tuméfaction)
 

L’inflammation est déclenchée par l’atteinte des tissus: traumatisme, chaleur intense, irritations dues à des substances chimiques, infections virales, bactériennes, parasitaires.

La lésion des tissus entraîne la libération de médiateurs chimiques (histamines, prostaglandines, kinines) qui entraînent à leur tour 3 effets:

  • vasodilatation des artérioles locales = chaleur et rougeur
  • augmentation de la perméabilité capillaire = oedème et douleur
  • attraction des granulocytes neutrophiles, des monocytes, et des lymphocytes localement

Ceci entraîne une perte de mobilité des articulations locales.

 

QU’EST CE QU’UN TENDON?

 

Le tendon est un tissu conjonctif orienté et c’est un organe de transmission de la force du muscle à l’os sur lequel il s’attache.
Le tissu conjonctif c’est des fibres (réticuline, élastine, collagène) et une substance fondamentale (lymphe). Les 3 sortes de fibres forment des tresses.
Les tendons passent dans une gaine synoviale et est souvent séparé de l’os par une bourse séreuse qui assure le glissement.
Les efforts subis par les tendons sont transmis aux articulations.
On peut augmenter le volume du muscle mais pas le volume du tendon donc on imagine facilement le problème qui survient si on fait de la musculation intense, cela augmente le volume du muscle et augmente les contraintes sur le tendon = tendinite!
Des tractions douces dans l’axe des tendons favorisent leur cicatrisation. A contrario, les tractions brutales agressent le tendon et provoquent des lésions.
Physiologiquement, le diamètre du tendon est adapté à celui du muscle. Cet équilibre peut être perturbé par une augmentation de volume du muscle ou bien par le vieillissement du tendon qui diminue alors son diamètre.

 

FORMES CLINIQUES:

 
  • Tendinite simple : dégénérescence du tendon avec ou sans calcification secondaire. On trouve des phénomènes de calcification car la réaction inflammatoire fait intervenir le calcium qui se dépose alors au sein du tendon. Les micro traumatismes entraînent des micro ruptures visibles à l’échographie.
  • Ténosynovite : épaississement inflammatoire de la membrane synoviale avec fabrication de liquide synovial et hyper sécrétion. C’est une tendinite exsudative. Elle est plus ou moins crépitante. S’il n’y a pas de traitement kinésithérapique et que l’on ne bouge pas alors il y a création d’adhérences. La réaction inflammatoire fait intervenir de la fibrine ce qui colle les tissus entre eux. On voit une néo vascularisation qui cherche à reconstruire le tendon, et souvent de travers.
  • Bursite : la bourse séreuse de glissement est inflammée et ca forme un hygroma. On retrouve une congestion de voisinage qui comprime le tendon.
  • Infiltration d’acides gras dans le tendon : cette forme est souvent liée à une hypercholestérolémie qu’il faudra alors rechercher.
  • Rupture du tendon : il existe une solution de continuité. Cette rupture peut être plus ou moins partielle et visible à l’échographie.
 

ETIOLOGIES DES TENDINITES:

 
  • Dégénérescence des fibres: Il existe des hypothèses génétiques mais il n’y a pas de preuves formelles.
  • Traumatismes: un coup violent suffit à créer une tendinite en coupant la micro vascularisation locale. Les micro traumatismes répétés sont d’ordre professionnels et/ou sportifs et d’ordre constitutionnel comme le muscle supra épineux ou le tendon d’Achille qui sont mal vascularisés.
  • Inflammation: elle intéresse la synoviale plus que le tendon. Elle est secondaire, post traumatique ou rhumatoïde, post infectieuse.
  • Facteurs métaboliques:
    • déshydratation +++ (aux changements de saison surtout)
    • hyperuricémie (les abats, le choux, la viande rouge en excès). Les douleurs sont très fortes.
    • hypercholestérolémie
    • incrustation de cristaux d’hydroxyapatite ou de pyrophosphate de calcium = chondrocalcinose.
Dans la réalité il s’agit souvent de l’association de plusieurs facteurs.
 

PRÉVENTION DES TENDINITES :

 
  • Etirements doux et progressifs après effort sportif
  • Hydratation
  • Alimentation variée et équilibrée
  • Sommeil réparateur
  • Choix adapté du matériel sportif
  • Modifications des mauvaises positions au travail
 

TRAITEMENTS KINÉ DES TENDINITES:

 
  • Pas d’immobilisation stricte
  • Repos sportif relatif
  • Massage pour diminuer la tension du muscle et augmenter la vascularisation locale
  • Etirement pour restaurer le tonus musculaire physiologique
  • Mobilisations activo passives douces et progressives du muscle et des segments
  • Ultra sons pour vasculariser le tendon et lutter les adhérences causées par l’inflammation
  • Levées de tension pour diminuer la force exercée par le muscle sur le tendon
  • Ondes de choc radiales pour créer une nouvelle réaction inflammatoire
  • Ondes de choc radiales pour décoller les adhérences au sein du tendon
  • Ondes de choc radiales pour induire la synthèse du monoxyde d’azote et son action antalgique
  • Education thérapeutique: hygiène de vie sportive, apprentissage d’auto étirements, hydratation et conseils nutrition
 

TENDINITE — COMMENT SOULAGER LES DOULEURS ?

 

La tendinite est  « l’inflammation du tendon » ou de ses gaines. Il s’agit d’une atteinte rhumatologique du tendon et de ses constituants. Le tendon est la partie fibreuse située entre le corps charnu musculaire et l’os. Le tendon est en quelque sorte le tissus d’accroche du muscle sur l’os. Difficile de s’y retrouver au milieu de toutes les techniques de soins disponibles.

Tour d’horizon d’un traitement bien conduit dans le cas d’une tendinite d’épaules ou une tendinite du coude (symptômes, traitement).

 

SYMPTÔMES:

 
  • Douleur à la palpation
  • Douleur à l’étirement
  • Douleur à la contraction
  • Douleur d’origine inflammatoire liée à un effort ou geste répété
 

REPOS:

 

Il est en général assez difficile à faire respecter au malade. Soit parce que le sportif a du mal à arrêter sa pratique, soit parce que le tendon est en permanence sollicité par les activités de la vie quotidienne. Par exemple c’est le cas du tendon d’Achille (ou tendon calcanéen) situé derrière la cheville et qui est sollicité à chaque pas. Sauf à rester couché toute la journée (ce qui n’est pas souhaitable) il va être difficile de mettre ce tendon au repos.

 

MESURES HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES:

 

Les tendons sont fragiles lorsque le milieu intérieur de l’organisme est acide. L’activité physique et le mode d’alimentation peut augmenter l’acidité de l’organisme.

Pour lutter contre l’acidose voici 4 conseils:

  1. Manger des végétaux pour alcaliniser le milieu intérieur (salades, crudités, légumes cuits, fruits, et céréales)
  2. Diminuer l’apport en acide urique (viandes, abats, volailles, poissons gras (sardines), les fromages fermentés)
  3. Diminuer les apports en acide oxalique contenue dans les aliments suivants (tomates, oignons, échalotes, asperges, cacao, épinards)
  4. Hydratez vous correctement en choisissant une eau riche en ions bicarbonates (noté HCO3- au dos des bouteilles sur les étiquettes). Par exemple (Vichy, Saint Yorre, Badoit). Attention ces eaux favorisent le transit intestinal !

Ces quelques conseils doivent être respectés pendant 45 à 60 jours pour que le tendon modifie sa structure et que l’acidose diminue.

 

TRAITEMENT MÉDICAL:

 

Il repose sur l’association de:

  • anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) par voie générale qui donne en général 60 % d’amélioration et 10% de guérison complète.
  • antalgiques mais l’efficacité est très nettement en dessous des anti-inflammatoires
  • injections locales de corticoïdes en 2 ou 3 infiltrations
  • mésothérapie
  • topiques (pommades locales)
  • masso-kinésithérapie avec notamment le traitement par ondes de choc radiales pour les tendinites rebelles au traitement bien conduit
 

PHYSIOTHÉRAPIE:

 
  • Ultrasons: 3 fois par semaine pendant 10 à 15 séances de 10 minutes avec une intensité de 1,5 à 2 W/Cm2.
  • Electrothérapie antalgique (TENS):soit par l’utilisation de courants stimulants la production d’endorphines avec des électrodes collées le long de la colonne vertébrale, soit par l’utilisation de courant visant à inhiber le nerf sensitif innervant le tendon en question
 

MASSOTHÉRAPIE:

  • Modifier Éditeur de texte
  • Massage de l’ensemble de la région dans un but décontracturant et défibrosant
  • Massage Transverse Profond (MTP) de Cyriax qui permet 3 effets:
  1. augmentation de chaleur
  2. diminution des adhérences entre les différents tissus autour du tendon
  3. effet antalgique par l’activation du gate control
  • étirements du groupe musculaire concerné avec différentes modalités pratiques (étirements passifs, étirements actifs).
  • le stretching est une technique d’étirement myo-aponévrotique par le sujet lui-même
  • les levées de tension consiste à étirement le muscle concerné par la tendinite, puis à le faire contracter dans sa position d’étirement, puis au moment du relâchement à gagner quelques millimètres d’étirement supplémentaire.
  • renforcement musculaire par la technique de Stanish
  • correction des défauts posturaux (consultation chez le podologue à prévoir pour la confection de semelles orthopédiques)
  • correction des erreurs d’entraînement

Les Zones concernées par la Tendinite